Une cérémonie plus intime que d’ordinaire, contexte sanitaire oblige, mais tout aussi forte. Ce lundi, square Jean-Moulin, à Quimper, collégiens, associations et élus se sont réunis à l’occasion de la Journée nationale des mémoires de la traite et de l’esclavage.
« Cent soixante-treize ans après l’abolition de l’esclavage, pensons à ces millions d’hommes, de femmes, d’enfants qui ont été considérés comme des biens meubles. Pire, comme des marchandises », demande Max Relouzat au micro. Ce lundi 10 mai, square Jean-Moulin, à Quimper, le président de l’association Mémoires des esclavages est entouré d’Isabelle Assih, d’une délégation de collégiens, d’élus et de quelques Quimpérois. Un groupe plus restreint que d’ordinaire, contexte sanitaire oblige. Malgré les contraintes, tous ont voulu être là, réunis à l’occasion de cette Journée nationale des mémoires de la traite et de l’esclavage.
« Les Africains ont besoin de cette reconnaissance »
Une date fixée au calendrier par Jacques Chirac en 2006 ; cinq ans après l’adoption de la loi Taubira, visant à reconnaître l’esclavage et la traite comme des crimes contre l’Humanité. Un acte qui « constitue une réparation symbolique, la première, et sans doute la plus puissante de toutes », souligne, de son côté, la maire de Quimper. Elle évoque aussi « une réparation politique », « morale » et « culturelle ». Max Relouzat ne dit pas autre chose.PUBLICITÉ
Rappelant que « la France est le premier et le seul état à avoir déclaré la traite négrière et l’esclavage, crimes contre l’Humanité », il affirme aussi que « l’Union européenne, les États-Unis et, d’une manière générale, tous les pays du Nord doivent faire beaucoup plus pour évaluer les préjudices moral, économique, culturel, etc. que l’Afrique a subis pendant des siècles ». « Les Africains ont besoin de cette reconnaissance. Il y a urgence », insiste-t-il.
« Ne baissons pas les bras »
« Cette page de notre histoire », Isabelle Assih exhorte à ne jamais l’oublier. Un combat qui « nous unit », mais qui « n’est pas encore tout à fait gagné », déplore la maire. Car ce passé se conjugue également au présent. Aujourd’hui, « l’esclavage moderne concernerait plus de 45 millions d’enfants, d’hommes et de femmes sur tous les continents », dénonce l’élue. De ponctuer : « Et la France n’est pas épargnée. Alors ne baissons pas les bras ».
Jules du collège Max-Jacob : « L’abolition de l’esclavage c’est la reconnaissance de la liberté et de l’égalité par l’État selon moi ».Jules, collégien à Max-Jacob.Le Télégramme/Mathilde Calloc’h
Charles, élève du collège La Sablière : « L’abolition de l’esclavage, c’est une grande chose pour moi car ça a été quelque chose d’horrible et c’est très bien que cela soit aboli », livre Charles, élève du collège La Sablière.Charles, collégien dans l’établissement La Sablière.Le Télégramme/Mathilde Calloc’h
Manon, du collège Max-Jacob : « Comme je l’ai expliqué dans ma prise de parole avec le poème, il est important de dire que les esclaves ne sont pas des objets, ce sont des êtres humains. La date du 27 avril 1848 est très importante pour moi ».Manon, élève du collège Max-Jacob.
Article du Télégramme/Mathilde Calloc’h mardi 11 mai 2021