La Route des Abolitions de l’Esclavage et des Droits de l’Homme de l’Unesco
Lancée en 2004, la « Route des abolitions de l’esclavage », s’inscrit dans le projet international de « la Route de l’esclave » soutenu par l’O.N.U. et l’UNESCO sur le devoir de mémoire et se veut être la déclinaison de la Loi du 10 mai 2001 adoptée par la France tendant « à la reconnaissance de la traite négrière et de l’esclavage comme crime contre l’humanité »
« Premier système de mondialisation de l’histoire, la traite négrière transatlantique et l’esclavage qui en est issu , constituent la matière invisible des relations entre l’Europe, l’Afrique, les Amériques et les Antilles. Cet épisode dramatique de l’histoire de l’humanité appelle, par son coût humain (plusieurs dizaines de millions de victimes), par l’idéologie qui l’a sous-tendu (la construction intellectuelle du mépris culturel de l’Africain et donc du racisme pour justifier la vente d’êtres humains comme des biens meubles selon la définition du Code noir français), par l’envergure de la déstructuration économique sociale et culturelle du continent africain, à une remise en question du silence historique qui l’a entouré pendant longtemps. » (Doudou DIENE)
C’est sur proposition de Haïti et des pays africains, initiateurs de ce projet, que la Conférence générale de l’UNESCO a approuvé, lors de sa vingt-septième session en 1993, la mise en oeuvre du projet « la Route de l’esclave », lancé à Ouidah au Bénin en 1994.
Le volet central de « la Route de l’esclave » est le programme scientifique sur la traite négrière (transatlantique, en Méditérannée et dans l’océan Indien) et l’esclavage, mis en œuvre à travers des réseaux thématiques de recherche autour de trois axes :
- Programme d’éducation et d’enseignement : Ce programme est nourri par l’élaboration de programmes nationaux et par le résultat des recherches scientifiques dont le secteur de l’éducation de l’UNESCO, à travers l’Unité de coordination du Réseau du système des Ecoles associées, est le responsable, en liaison étroite avec la Division du dialogue interculturel.
- Programme sur la promotion des cultures vivantes : Il s’agit de promouvoir les activités culturelles, artistiques et les expressions spirituelles issues des interactions de la traite dans les Amériques et les Caraïbes liées aux traditions africaines, c’est-à-dire le patrimoine commun immatériel des peuples africains, amérindiens et européens que la traite a forcé à vivre ensemble dans des sociétés plurielles.*
- Programme sur la mémoire de l’esclavage et la diaspora : La traite négrière constitue, par l’ignorance dont elle est l’objet, une des formes les plus radicales de négationnisme historique. « La Route de l’esclave » lance, dans l’intention de maintenir vivante la mémoire de la traite, deux projets ; le programme du tourisme culturel sur la « Route de l’esclave » et la création de musées de l’esclavage.
Le projet de « la route des abolitions de l’esclavage » s’inscrit donc pleinement dans les objectifs affichés par « la route de l’esclave » de l’Unesco, et en constitue un double prolongement :
- historique, par la thématique des abolitions de l’esclavage qui complète chronologiquement le processus de la traite et de l’esclavage mis en valeur par le projet de l’Unesco.
- géographique, car situé au cœur de l’Europe, il permet à ce continent, longtemps absent et en retard, d’être désormais pleinement présent sur ce devoir de mémoire.
Site internet : www.abolitions.org