Esclavage, un devoir de mémoire
« Le devoir de mémoire vis-à-vis de l’esclavage, n’est pas un thème facile mais il est essentiel » : Max Relouzat a eu l’occasion d’en parler à plusieurs reprises à ergué-gabéric. le 17 mars, c’est sur la scène de l’athéna qu’il en sera question, avec la pièce esclaves.
Max Relouzat, artiste et engagé
Max Relouzat a pour passions, entre autres, la sculpture et la dénonciation des esclavages. elles ont donné lieu à deux expositions. gabéricois pendant 25 ans et d’origine antillaise, il fait preuve d’une énergie communicative et d’une détermination intacte.
«J’ai un peu la nostalgie d’Ergué-Gabéric, reconnaît celui qui est aujourd’hui quimpérois. Nous avons habité au Rouillen à partir de 1976, j’étais investi dans l’association de parents d’élèves. Je suis très attaché à l’intercommunalité et lorsque L’Athéna m’a invité à exposer en 2010, cela m’a fait plaisir. » il sculpte le bois depuis l’enfance, encouragé par le grand poète martiniquais aimé Césaire.
En janvier dernier, c’est à la médiathèque qu’il a exposé, cette fois en lien avec l’association qu’il préside, mémoires des esclavages. un de ses objectifs est d’ériger en bord de mer une œuvre monumentale en hommage aux victimes de tous les esclavages. Le sculpteur marc morvan est chargé de sa réalisation.
L’exposition a aussi permis aux élèves de deux classes gabéricoises de participer à des ateliers en lien avec l’esclavage. « Cette statue n’a de sens que par un accompagnement pédagogique. Je me réjouis de telles initiatives, importantes dans la formation des citoyens, souligne Max Relouzat. Les enfants d’aujourd’hui dirigeront le monde de demain ! »
Le premier masque de la sculpture est terminé, il reste à mobiliser les donateurs pour le second : « Plus il y aura de personnes à adhérer à cette création, plus elle aura de force ! », s’enthousiasme-t-il. Prochain rendez-vous : le 10 mai, journée commémorative de l’abolition de l’esclavage.
Esclaves : cruauté et poésie mêlées
« Il est écrit, sur une facture, que j’ai un maître. Je suis une marchandise, quelque chose comme une armoire, tenez. » Cette réplique est de cupidon, personnage d’esclaves, une création de la compagnie marmelade-théâtre. elle suscite incrédulité et indignation – mais aussi rire et émotion.
Voici une Bretonne qui, grâce à une réunionnaise, apprend à danser le maloya, hérité des chants d’esclaves. une certaine mélancolie s’en dégage. sans doute parce que, pour l’une, il y a « Nos ancêtres les gaulois » et, pour l’autre, « mes ancêtres les esclaves »… Chantal Pasquier, auteur et metteur en scène, donne aussi la part belle aux masques, à la danse, sur la musique de monsieur de saint-georges contemporain de mozart, et bien sûr aux auteurs, tels Colbert et son Code noir, montesquieu et son réquisitoire. La voix de schœlcher, père de l’abolition (1848), relie les différents tableaux, sur un arrière-plan de gravures d’époque, de photos d’objets de traite, au son des tambours caraïbes.
«Au XVIIIe à la cour, on ne s’inquiétait pas de l’origine du sucre ni du coton, commente Chantal Pasquier. J’ai choisi de tourner cela en ridicule, et même en drolatique, mais très peu de Français avaient conscience de ce qu’était l’esclavage. » au final, aimé Césaire a la parole, « pour toutes les libertés qu’il faut soi-même prendre, sans attendre».
La troupe briécoise est composée de 11 acteurs, âgés de 16 à 78 ans.
Spectacle pour tout public le 17 mars 2012 à 20 h 30. tarif : 10 €, réduit : 8 €.
Magazine de la ville d’Ergué-Gabéric
N° 17 – Mars 2012