Quimper commémorera, demain matin, l’abolition de l’esclavage en France. Instants mémoriels, culturels et festifs programmés quai du Steïr
Des thèmes musicaux antillais, joués à l’accordéon par Willy Abaro, ouvriront la commémoration quimpéroise de l’abolition de l’esclavage, demain, vers 10h30, sur le quai du Steïr. L’association organisatrice, Mémoires des esclavages, a décidé de la dédier, cette année, aux enfants esclaves dans le monde (Le Télégramme du jeudi 3mai). «La Ville aime bien s’engager pour ce type de manifestation», soutient le maire socialiste Bernard Poignant. «J’aime bien ces trois jours de mai qui se suivent: le 8, on commémore la capitulation de l’Allemagne nazie en 1945, le 9 c’est la journée de l’Europe et le 10 on célèbre l’abolition de l’esclavage. Tout cela a un sens humaniste», signifie l’élu.
«Pas acceptable»
«Qu’est-ce que l’esclavage? C’est quand une personne est propriétaire d’une autre personne. Cela ne veut pas toujours dire exploitation ou maltraitance, mais l’esclave est considéré comme un objet que l’on peut acheter ou vendre. On retire la dignité humaine. Ça n’est pas acceptable», exprime Bernard Poignant. «L’esclavage moderne revêt plusieurs réalités encore de nos jours. Plus de 18millions d’enfants, âgés de 5 à 14 ans, restent esclaves dans le monde. Une honte!», tonne Max Relouzat, de Mémoires des esclavages. L’association propose à tous ceux, et notamment les jeunes, qui voudraient s’associer à la cérémonie, d’y participer munie d’une fleur de jardin, blanche de préférence, qui sera symboliquement jetée dans le Steïr. Des élèves de Sainte-Thérèse et de Brizeux devraient notamment s’y rendre. Louis Bertholom lira un poème sur des notes de Willy Abaro après les interventions successives, dès 11h, de Max Relouzat, Bernard Poignant et du préfet du Finistère, Jean-Jacques Brot.
«Parler sans haine»
«Moi, je veux en parler sans haine mais avec pédagogie, de l’esclavage», insiste le fondateur de Mémoires des esclavages. «Pour moi, il ne s’agit pas de repentance mais d’un devoir de vérité, que cette vérité sur les esclavages, qui ont traversé toutes les périodes de l’histoire sur tous les continents, encore aujourd’hui, soit connue», rebondit le maire de Quimper. Par la loi Taubira de 2001, la République française a, pour la première fois, officiellement reconnu que les traites et l’esclavage constituent un crime contre l’humanité.
© Le Télégramme – 9 mai 2012