Une cérémonie s’est tenue sur les bords du Steïr, à Quimper (Finistère), à l’occasion de la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, lundi matin 10 mai 2021.
Max Relouzat, président de l’association « Mémoires des esclavages », aux côtés d’Isabelle Assih, d’Anna Vari Chapalain, adjointe chargée de la langue bretonne et de la diversité, et de collégiens de la ville de Quimper.
Sur les quais du Steïr, quelques fugaces rayons de soleil ont illuminé la cérémonie qui se tenait à l’occasion de la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, lundi matin 10 mai 2021.
Isabelle Assih, maire de Quimper (Finistère) ; Max Relouzat, président de l’association Mémoires des esclavages ; Anna Vari Chapalain, adjointe chargée de la langue bretonne et de la diversité ; ainsi que des collégiens de la ville se sont relayés au micro à l’occasion de cette journée de commémorations.
« Cette cérémonie est gravée dans notre calendrier républicain »
C’est Isabelle Assih qui a pris la parole en premier, rappelant que plus de 11 millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont été capturés en Afrique et transporté à travers l’Atlantique pour y être réduits en esclavage. Pour que jamais nous n’oubliions cette page de notre histoire, cette cérémonie est gravée dans notre calendrier républicain.
La maire de Quimper souligne que la date du 10 mai marque également les 20 ans de la loi Taubira, adoptée le 10 mai 2001, qui reconnaît l’esclavage et la traite comme un crime contre l’humanité. Elle a lu un passage du discours prononcé par Christiane Taubira, à l’occasion de l’examen de ce projet de loi : Nous allons cheminer ensemble dans notre diversité, parce que nous sommes instruits de la certitude merveilleuse que, si nous sommes si différents, c’est parce que les couleurs sont dans la vie et que la vie est dans les couleurs. Et que les cultures et les dessins, lorsqu’ils s’entrelacent, ont plus de vie et plus de flamboyance.
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« Négriers des temps modernes »
Ce fut ensuite au tour de Max Relouzat, président de l’association Mémoires des esclavages, de prendre la parole : 173 ans après l’abolition de l’esclavage, souvenons-nous de ces millions d’hommes, de femmes et d’enfants, qui étaient considérés alors comme des biens meubles. Pire, comme des marchandises. Le Code Noir l’atteste. Il n’y a pas que Nantes et Bordeaux, la France tout entière a bénéficié du système esclavagiste. » Il s’attarde également sur les « milliers d’enfants, d’hommes et de femmes qui meurent en Méditerranée. Il faut trouver une solution à cette tragédie digne des négriers des temps modernes.
Il rappelle enfin l’importance de toutes ces femmes réduites en esclavage, qui ont joué un rôle majeur dans leur libération, trop longtemps oublié ».
« Toujours d’actualité »
Quelque 250 jeunes issus des collèges quimpérois avaient travaillé sur la question de l’esclavage en amont de cette cérémonie, mais la fermeture des classes en raison des restrictions sanitaires a interrompu leur ouvrage. Ce sont finalement deux représentants par établissement des collèges Max-Jacob, de la Sablière et du collège Diwan qui ont récité des textes de Frantz Fanon, IAM, ou encore Anjela Duval.
C’est une grande partie de l’histoire de France et c’est une question qui est toujours d’actualité,
explique Jules, en classe de 4e au collège Max Jacob.C’était important d’être présent pour honorer les mémoires des victimes de l’esclavage.
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Article Ouest France du Mardi 11 mai 2021