Premier rendez-vous public avec le projet «Mémoires», lundi 10mai, à Quimper. Le sculpteur Marc Morvan s’apprête à travailler l’acier de la future sculpture de 10m de haut dédiée aux victimes de tous les esclavages.
Max Relouzat en compagnie du sculpteur Marc Morvan, de la photographe Véronique Brod, qui a réalisé l’esquisse de la sculpture imprimée sur papier chiffon, et de Bernard Poignant.
140 souscripteurs. On savait le projet de sculpture monumentale et mémorielle irrémédiablement lancé (Le Télégramme du 9mars). La barre symbolique des 150 souscripteurs devrait être atteinte le 10mai, «jour des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions». «Nous en sommes à 140 aujourd’hui» a indiqué mercredi l’initiateur du projet «Mémoires», le Quimpérois d’origine martiniquaise Max Relouzat, à la tête de l’association Mémoires des esclavages. 10% du budget. 140 souscriptions à 100 €, auxquelles s’ajoutent «plus d’une centaine d’affiches vendues à 10 €» pour un premier jet de 5.000imprimés (*). L’association approche des 10% du budget global, que Max Relouzat, qui en a réalisé le prototype, a révisé à la hausse par rapport à ses premières estimations. Il évoque désormais «150.000 €, dont 120.000 € pour la réalisation de la seule sculpture de 10m en acier». «Notre démarche de reconnaissance d’intérêt général est, par ailleurs, en cours pour favoriser les aides d’entreprises donnant droit à réduction d’impôts», a rappelé mercredi Max Relouzat. L’acier acheté. «Les tôles en acier recyclé de 10mm d’épaisseur sont achetées, je vais bientôt les charger à Brest. Je vais les travailler par tronçons à un rythme qui dépendra à la fois de l’argent qui arrivera ? car je vais embaucher ? et d’autres projets que je mène de front, comme un homard géant en vue de Brest 2012», a décrit mercredi, le sculpteur quimpérois Marc Morvan. Il estime, à ce stade, que la sculpture devrait peser «une vingtaine de tonnes». Elle devrait désormais être enchâssée dans un socle de béton. Pas à Quimper. «Nous avons lancé un appel aux communes du littoral Atlantique, mais si Bernard Poignant nous dit que la sculpture intéresse Quimper nous la mettrons ici», s’est exclamé Max Relouzat. «Ce n’est pas le bon endroit en réalité. La traite transatlantique a principalement concerné Nantes, Bordeaux et LaRochelle, mais des bateaux sont aussi partis de Saint-Malo, Brest, Lorient et même Vannes… Vous auriez intérêt à solliciter l’une de ces communes», lui a répondu le maire quimpérois.
Bruno Salaün
Le télégramme du 31 Avril 2010